L’hypnose est probablement aussi ancienne que l’humanité. Si on retrouve la transe hypnotique dans des rituels religieux anciens et actuels (chamanisme, derviches tourneurs), elle reste trop souvent associée au music-hall, hypnose dite “de spectacle”, évoquant la soumission du sujet à l’hypnotiseur.
Pourtant, la transe hypnotique reste un phénomène naturel et spontané chez chacun d’entre nous. Tout le monde a déjà eu cette sensation d’être “ailleurs”, “dans la lune” et de rester ainsi “perdu dans ses pensées”, pendant un temps plus ou moins long, avec une relative indifférence au monde extérieur : ce n’est rien d’autre que de l’auto-hypnose.
De nombreux médecins au cours des derniers siècles se sont intéressés à l’hypnose. Ainsi Braid, Mesmer, mais aussi Charcot et Freud ont utilisé l’hypnose pour soigner leurs patients.
Les travaux de l’américain Milton Erickson ont ouvert la voie de l’hypnose moderne. Ce psychiatre américain a mis en avant le fait que la « transe hypnotique » permet un fonctionnement psychique particulier, donnant au patient un accès à de nouvelles possibilités psychiques. Cet état modifié de conscience est aujourd’hui mieux connu et exploré tant dans le domaine des psychothérapies que dans celui des neurosciences (par IRM fonctionnelle du cerveau notamment), afin d’appréhender le fonctionnement du cerveau lors de ces moments particuliers.
L’hypnose est un processus qui met la personne dans un jeu dynamique qui mobilise tout son organisme – corps et esprit — en vue de modifier son comportement et sa physiologie. Il s’agit de provoquer un état naturel grâce à des suggestions et de guider son patient vers des exercices et des perceptions qui lui donnent envie et lui permettent de changer.
En hypnose Ericksonienne tout le monde est hypnotisable puisque la transe est un phénomène naturel.
L’inconscient est considéré comme un réservoir de ressources : le patient détient ses propres solutions en lui-même.
Le travail du thérapeute est d’aider le patient, au cours de la transe hypnotique, à découvrir ses propres ressources inexploitées.
Loin des clichés habituels de l’hypnose, le thérapeute ne soumet pas le patient à ses directives, mais au contraire lui permet retrouver une certaine dynamique en explorant de nouvelles possibilités face à un problème chronique.
Le patient peut ainsi devenir acteur des changements mis en œuvre, la thérapie se déroulant dans une collaboration respectueuse entre le thérapeute et le patient.
L’hypnose, c’est une relation qui permet à chacun d’explorer ses propres capacités. Il s’agit pour le patient de quitter sa perception ordinaire pour explorer d’autres modes de fonctionnement et de relation.
La relation de confiance qu’il ressent à l’égard de son thérapeute, autant que son désir de guérir, lui permettent de modifier ses comportements et ses mécanismes physiologiques.
L’hypnose médicale est une manière privilégiée de développer certains aspects de la pratique médicale.
La présence du médecin, son attention au patient, l’échange entre le patient et le médecin constituent le premier remède et rendent possible l’efficacité des autres traitements.